sábado, 7 de maio de 2005

Joal, Joal

Leopold Sedar Senghor


Sow, voila Joal.
Joal!
Je me rappelle.
Je me rappelle les signares à l'ombre verte des vérandas
Les signares aux yeux surréels comme un clair de lune sur la grève.
Je me rappelle les fastes du Couchant
Où Koumba N'Dofène voulait faire tailler son manteau royal.
Je me rappelle les festins funèbres fumant du sang des troupeaux égorgés
Du bruit des querelles, des raphsodies des griots.
Je me rappelle les voix paiennes rythmant le Tantum Ergo
Et les processions et les palmes et les arcs de triomphe.
Je me rappelle la danse des filles nubiles
Les choeurs de lutte - oh ! la danse finale des jeunes hommes, buste
Penché élancé, et le pur cri d'amour des femmes _
Kor Siga!
Je me rappelle, je me rappelle...
Ma tête rythmant
Quelle marche lasse le long des jours d'Europe où parfois
Apparait un jazz orphelin qui sanglote sanglote sanglote.

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